17- Tinder

— Rebonjour Timothée.

— Rebonjour Marie.

— Tu m’as manqué, Timmy.

— Toi aussi, Marie. Est-ce que j’ai raté beaucoup de choses?

Et me voilà partie à lui raconter tout ce qui s’est passé entre ce matin dans le train et maintenant dans notre nouvelle maison. Il y a eu d’abord l’accouchement de Paola, puis la rencontre avec Lily et comment on est devenues amies malgré ma… bêtise. Puis la rencontre avec le président du pays, que je crois papa et maman détestent, Faith aussi d’ailleurs. Puis la rencontre avec Andrew, le très sympa chauffeur autonome, puis la dispute entre Faith et les parents concernant leur mort, puis la découverte et l’installation dans notre super nouvelle maison, puis la rencontre avec Alexia, l’hôtesse virtuel de la maison, puis comment je me suis faite arnaquée par Faith, et enfin ma tentative ratée de découvrir où est cachée la pièce secrète de la villa. 

Vingt bonne minutes cela m’a pris.

— Est-ce que tu peux m’aider à trouver la pièce secrète Timmy?

— Comment?

— Je sais pas. Tu peux pas essayer de la draguer cette Alexia? Comment vous faîtes entre programmes? Vous utilisez Tinder ou vous avez vos propres applications de rencontre?

— Haha, nous avons nos propres programmes de rencontre.

— Wow! C’est donki! Vous vous envoyez des photos? Vous vous roulez des pelles? Et pour le sexe, vous faîtes comment?

— Marie! Reste concentrée. Pour l’instant, on s’occupe de remonter Einstein.

— Ouai, c’est ça, change de sujet. Si tu crois que je vais lâcher l’affaire, tu te trompes Timmy.

— Ho, je sais que tu ne lâcheras pas, Marie; je te connais comme si tu étais ma soeur.

— Mais je suis ta soeur. 

— Je croyais que tu étais mon amoureuse.

— Je t’aime, Timmy, et tu le sais. C’est juste que c’est un amour, heu… pur. Et puis dans pas longtemps, je vais commencer à ressentir des… besoins. « Tiens! C’est la première fois que je parle de ces chose là avec quelqu’un »

— Je ne comprends pas.

— Ben je vais grandir, mon corps va changer, et  les garçons vont me regarder, forcément.

— Ha bon?

— Quoi ‘’Ha bon?’’ Tu crois que je suis pas assez belle , c’est ça?

— pas du tout.

— je sais que j’ai pas encore de poitrine, mais ça va venir. Et de toute façon, y’a pas que ça qui compte.

— Tout à fait d’accord.

— Il y a l’intelligence.

— Et tu es vachement intelligente.

— Il y a la perspicacité.

— Pareil que l’intelligence.

— Je suis ingénieuse aussi.

— Encore pareil.

« Encore pareil?? Hé! Ho! J’ai d’autres qualités que l’intelligence »

— Je suis compétente.

— Toujours pareil.

— Hé! Ho! Timmy! J’ai d’autres qualités que l’intelligence.

— Comme?

— Je suis drôle.

— Raconte-moi une blague.

— Heu… Plus tard, on doit monter Einstein d’abord.

— Marie!

— Oui?

— Tu es persévérante, tu es courageuse, tu sacrifierais tout pour tes idées et rien ne peux t’arrêter quand tu commences.

— Timmy… « Arrête! J’aime pas les compliments »

— Tu aimes ta soeur et tes parents plus que tout au monde, tu as du mal à le leur avouer parce que tu crois que l’amour est un signe de faiblesse, mais tu tu n’hésiterais pas sacrifier ta vie pour les protéger.

— Est-ce qu’on peut changer de sujet, s’il te plaît.

— Et le jour où tu comprendras qu’avouer ton affection, ton amour ne te rendra pas plus faible mais au contraire plus forte, et bien ce jour-là, tu réaliseras que le bonheur ne vaut que s’il est partagé.

— Ok, ok, je préfère encore que tu me parles de mes défauts. « Parce que l’amour, c’est… c’est compliqué et ça me fait souffrir »

— Tu es arrogante, tu fais beaucoup d’erreur, tu mens sans arrêt— 

— Impossible. Tu parles de quelqu’un d’autre. 

Silence…. (Réponds!)

— Tu me taquines Timmy, c’est ça?

— Bien sûr, Marie.

« Ouai, j’espère sincèrement que c’est pas ce que tu penses de moi, Timmy; je veux dire que j’espère que… je suis pas ça. Qui voudrait être ami avec une personne comme ça? »

Ok! Et maintenant Einstein. Démonté il tient dans une grosse boîte en carton mais pour le remonter, il va nous falloir plus de place que cette chambre, genre le laboratoire de Tony Stark-Iron Man. Yep! Mon petit Einstein ne volera jamais comme Iron Man, mais Iron Man ne courra et n’aboiera jamais comme Einstein.

— Marie, il nous faudrait un atelier.

— Qu’est-ce que tu crois que j’essaie de faire depuis ce matin Timmy?… Alexia! Timothée et moi avons besoin d’un grande pièce que nous pourrions utiliser comme atelier.

— Bonjour, Timothée. Joli prénom.

« C’est quoi cette voix sensuelle? »

— Bonjour, Alexia. Je vous retourne le compliment.

« C’est quoi ce ton charmeur, Timmy? J’hallucine! Les programmes se draguent entre eux »

— Timothée, demande-lui pour la pièce secrète, je lui murmure.

— Doucement, Marie, il me murmure. Je sens qu’Alexia n’est pas une femme facile.

— Ça c’est sûr. 

— Et j’ai besoin de la connaître un minimum avant de m’engager.

— Hé! Ho! Je te demande pas de te fiancer avec elle, je veux juste découvrir la pièce secrète.

— Hum, hum! Est-ce que vous avez besoin de mon aide, ou est-ce que je vous laisse entre vous?

— Veuillez me pardonner Alexia, répond Timothée. Marie me murmurait que je devais vous témoigner le plus grand respect au regard de votre talent et de votre importance dans cette maison et dans la vie de sa famille.

— J’apprécie beaucoup, Marie, répond Alexia. Vous recherchez donc un pièce suffisamment grande que vous pourriez utiliser comme atelier, c’est bien cela?

— Tout à fait! je réponds. 

— Et bien, il y a en effet une pièce qui devrait correspondre exactement à vos besoins.

— GENIAL!

— Votre talent est indéniable Alexia, complimente Timothée-le tombeur.

— Et encore, vous n’avez rien vu, Timothée.

« C’est quoi cette nouvelle voix à faire fondre un slip, Alexia? »

DRINNNNG

DRINNNNG

— Marie, est-ce que vous voulez prendre l’appel?

— OK.

Alexia disparaît de nouveau de l’écran et apparaît de nouveau ce monsieur flou qui m’a raccroché au nez.

— Quoi encore?  « Je suis vénère »

— Bonjour, Marie. C’est… c’est quoi ce gros casque que tu portes?

— C’est pas un gros casque, c’est Timothée. Qu’est-ce que vous voulez?

— Simplement savoir si tes parents étaient rentrés?

— NON! Ils vont rentrer tard et il n’y a que moi qui puisse vous aider. Mais je ne sais pas si je vais en avoir envie encore longtemps.

— Je comprends, Marie. Tu à l’air très occupée, alors je vais te laisser. Je rappellerai plus tard.

CLIC

— INUTILE DE RAPPELLER!

— Marie, il a déjà raccroché. Il ne t’a pas entendu, dit Alexia, qui réapparait.

— Tant mieux, car il m’énerve.

— Et si on allait découvrir cette grand pièce? invite joyeusement Timothée. 

Toujours là quand il faut mon Timmy. Si seulement j’étais un programme informatique; ou lui un homme, plutôt! Pas envie d’être en concurrence avec cette Alexia qui semble être une pro de la drague.

— Suivez-moi! s’exclame Alexia en nous faisant un clin d’oeil.

Est-ce à moi qu’elle l’a fait ou à Timmy? Je crois que c’est à moi, elle n’oserait pas draguer Timothée devant moi quand même! Mais elle utilise une voix sensuelle avec lui devant moi… Et ses lèvres pulpeuses aussi… Je crois que c’est à lui qu’elle l’a fait, en fait! Va falloir que je les surveille tous les deux.